La commission d’enquête parlementaire sur les évènements de Laâyoune a démarré son travail. Ses auditions se suivent et se ressemblent. Chacun, de son lieu propre, y va de sa thèse, de ses impressions, de son évaluation, de son appréciation des sens de la responsabilité, etc. Rien de plus banal. Un exercice, universellement connu, auquel sont confrontées les commissions de cette nature. Par contre, ce qui nous importe, nous — opinion publique éclairée —, c’est de voir comment la commission va consolider, recoller, structurer ces informations, et comment ce travail préalable va «impacter» la crédibilité des conclusions attendues. Il y a, actuellement, — et c’est notable — de vraies manœuvres, plus ou moins feutrées, pour orienter le travail de cette commission, comme si des parties non négligeables dans la pyramide du pouvoir de l’Etat espéraient masquer l’émergence de la vérité et la définition des responsabilités. Nous avons vu, déjà, comment, dans la crainte d’une réaction rapide du chef de l’Etat dans la recherche de responsabilités individuelles, le nom — et l’honneur, en passant — de Brahim Boufous, un honorable fonctionnaire, wali chargé de la DGAI au ministère de l’Intérieur, a été livré sans aucune forme de procès à une vindicte de commande. L’on voit, aussi, par le même canal, aujourd’hui, les immenses efforts fournis, par les uns et les uns, toujours les mêmes, pour minimiser la responsabilité du wali, Mohamed Jalmous, dans la crise dramatique de gouvernance — une vraie panne— qui a frappé la région, depuis son arrivée, et qui a créé, par conséquent, les conditions, par glissements successifs, par un empilement de rigidités, par des maladresses politiques répétées, l’avènement d’une catastrophe nommée Gdim Izik. Sinon, pour être totalement honnête, personne de sensé ne pourra croire, ou admettre, dans ce type de «dérapage historique» que se limiter à faire porter le chapeau à un pauvre wali, qui a lu à l’envers sa feuille de route, suffirait à l’émergence de la vérité. Non, la recherche de la vérité est plus noble, et plus ambitieuse, que cela.