Editorial

Éditorial

Les spécialistes de la fenêtre de lancement sont, semble-t-il, de retour. Les réseaux médiatiques proches de Moulay Hicham, dit gentiment le Prince rouge, se sont réveillés brutalement. Une rencontre en Europe, des reportages «people» bien léchés, des éditos prospectifs, bientôt un site d’information sur le web, etc. Il ne manque plus qu’un papier sur le quotidien Le Monde, un autre sur Le Monde diplomatique, une conférence à l’IFRI, et une autre dans un machin quelconque de Washington chargé de la démocratie dans le monde arabe après l’invasion de l’Irak par les USA. Le protocole est connu. Mais la question qui se pose, c’est pourquoi ce réveil aujourd’hui? Il faut revenir à la théorie de la «fenêtre de lancement» telle qu’elle est développée dans un des chapitres heureux du livre de Ali Amar, Le Grand Malentendu Ed. Calmann-Levy, — on ne peut pas m’accuser de faire de la pub à ce livre, il n’est pas en vente au Maroc — pour comprendre que l’analyse de la conjoncture, c’est-à-dire la météo, se suffit à elle-même et prend le pas sur l’analyse politique tout court. Peu importe le projet politique, ce qui prime c’est l’opportunité de le lancer! Une version politique de l’adage: «l’appétit vient en mangeant.» Les adversaires du Maroc veulent croire que les difficultés de gouvernance, et de gestion, révélées par l’affaire Gdim Izik constituent un signal de l’affaiblissement du pouvoir. C’est une erreur d’analyse. Ils se trompent. Une lecture simple leur fait croire qu’ils ont là une   occasion pour passer à l’action et pour ressortir leurs vieilles lunes. C’est pour cela que le tableau de bord mesurant l’activité politique des amis du Prince rouge s’est tout de suite remis à clignoter frénétiquement. Alors qu’est-ce qu’il y a dans leur besace cette saison? Rien de nouveau. Une conférence nationale à l’africaine, une assemblée constituante sans Ben Barka, un grand chantier constitutionnel sans Hassan II, l’article 19 sans justification, etc. Bref, tout le kit du «ôte-toi que je m’y mette». Du pur «iznogoudisme» à l’orientale. Que Dieu préserve ce pays!

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