Finalement, l’on peut dire, aujourd’hui, que la gauche de gouvernement, dans la majorité depuis 12 ans, n’a pu valoriser ni politiquement ni électoralement son expérience. La situation électorale de l’USFP s’est érodée de scrutin en scrutin, et les rendez-vous organisationnels, comme les congrès, qui devaient faire une évaluation critique de cette expérience, ont été, tous, ratés, souvent, pour des histoires de clans ou de personnes. Le résultat est là. La gauche ne pèse plus, désormais, ni moralement dans la société, où ses idées, notamment d’opposition, ont toujours eu une prééminence, ni électoralement puisque son électorat naturel lui a tourné le dos séduit soit par le chant des sirènes du PJD ou celui plus récent, et plus mélodieux, du PAM. La situation est peu reluisante. Le cœur battant, lui-même, de l’USFP, le Bureau politique, donne des signes d’arythmie assez grave. A chaque réunion, il frôle l’arrêt cardiaque. Tout pose problème : identité, programme, alliances, leadership. Rien n’est réglé. Qu’est-ce qu’être socialiste aujourd’hui ? Quel type d’offre politique avancer ? Quelles réformes mettre en avant? Avec quels partenaires? Et, finalement, qui peut porter sur son nom le nouveau projet commun ? En clair, qui est le meilleur, le plus apte, ou le plus compétent, d’entre nous, pour incarner cette nouvelle démarche? Ces questions sont bien évidemment, aujourd’hui, sans réponses. Et à vrai dire, cela n’intéresse plus grand monde. Ce qui est crucial, c’est de voir, pratiquement, comment l’USFP — en tirant, peut-être, avec lui le PPS, si ce dernier fait montre d’une utilité quelconque — va sortir de la Koutla, en abandonnant ses frères d’armes istiqlaliens et monter une alliance de «nouvelle génération» avec le PAM et le RNI pour rester au pouvoir après 2012. Les jeux semblent être faits.