Nous ne savons pas si Christopher Ross, représentant spécial du SG des Nations Unies au Sahara, suit l’actualité régionale. Nous ne lui ferons pas l’affront de croire le contraire. C’est un professionnel, il connaît son métier. Cependant, nous ignorons encore sa réaction sur la multiplication des informations, dignes de foi, concernant la «connivence», comme l’avance subitement la publication américaine Foreign Policy Magazine, entre le Polisario et l’Aqmi. Les faits se suivent et se ressemblent avec la même gravité, et les analyses de tous les spécialistes convergent. Que fait M. Ross de tout cela ? Intègre-t-il toutes ces données dans sa stratégie pour la résolution de ce conflit ? Nous sommes fondés à nous poser ces questions, comme — et c’est prévisible — il est fondé à se taire. Mais, car il y a toujours un mais, plus les jours, les années, passent, moins le Polisario présente des qualités de représentation à la fois morales et politiques. La complicité, ou plus, avec le terrorisme — parfois des présomptions suffisent — est un fait suffisamment grave pour faire classer cette organisation dans la liste de ceux qui agissent contre la stabilité et la paix dans la région. Par ailleurs, les Sahraouis eux-mêmes, dans leur pluralisme et leur diversité, comprennent, aujourd’hui, — une lecture sérieuse des derniers évènements de Laâyoune le démontre — que ce ne sont pas les services de renseignement algériens qui vont décider de leur sort ou de leur avenir. L’assujettissement aveugle du Polisario au DRS algérien lui donne, désormais, juste la possibilité de représenter une fraction très minoritaire des Sahraouis, celle qui privilégie les intérêts stratégiques d’Alger au détriment du droit à la dignité, du droit à la liberté et du droit à la vie des séquestrés de Tindouf.