Éditorial

Cette affaire d’Amghala est une sérieuse alerte. En tout cas, il faut la saisir avec beaucoup de gravité. Le lien entre le terrorisme et le séparatisme, s’il est établi — c’est juste une question de temps — fera la jonction de deux dangers très puissants qui menacent toute la région du Maghreb. Et ce sont ces dangers qui vont, comme nous l’avons avancé, faire en sorte — et c’est vital — que la question du Sahara trouve une solution politique rapide au cours de l’année 2011. Mais, enfin, de quoi s’agit-il? L’équation est simple. Aqmi plus l’abcès de fixation séparatiste de Tindouf donnent un mélange détonnant que plus personne ne peut maîtriser. Ni le pouvoir algérien qui nie encore cette donnée majeure, ni le Polisario, plus assujetti que jamais, qui voit les populations séquestrées, notamment les jeunes, aspirées par le djihadisme. Deux facteurs, s’ils sont pris en considération, peuvent aider à sortir de cette impasse géostratégique. 1- L’échec absolu d’une fausse revendication nationale portée par un faux mouvement de libération, le tout soutenu par un pouvoir algérien désormais exsangue. Cette période est révolue. Finie. 2 – Aqmi qui est une invention algérienne, un reliquat bien portant de la guerre civile, toujours actif dans l’Est de ce pays, et qui menace, aujourd’hui, tout le Nord-Ouest africain, doit être neutralisé par une action internationale collective de grande envergure. Le bricolage sécuritaire de généraux algériens isolés et discrédités ne mènera à rien. Si ces deux facteurs sont pris en compte, la région pourra retrouver des perspectives de paix et de sécurité. Sinon, il faut que la communauté internationale prenne conscience du fait qu’elle est en train d’offrir toute l’Afrique du Nord au djihadisme terroriste au motif qu’elle est incapable d’imposer au pouvoir algérien une paix honnête au Sahara.