Editorial

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Il serait utile que les éditorialistes espagnols spécialisés dans le Maghreb, plus particulièrement dans les questions marocaines, et les reporters qui couvrent l’actualité dans notre région, expliquent  à leur opinion publique la réalité des choses après le démantèlement de la cellule AQMI d’Amgala. Qu’ils expliquent à leurs lecteurs, auditeurs, téléspectateurs ce qui est en train de se passer en Afrique du Nord. Et qui menacera à très court terme l’Espagne, directement, du fait  que personne n’arrive à ce jour à imposer aux généraux algériens égarés une paix politique négociée au Sahara sur la base d’un plan d’autonomie sérieux et crédible. Les romantiques révolutionnaires espagnols — les chevaliers blancs de la société civile médiatique — qui soutiennent un peuple sahraoui imaginaire, et qui s’accommodent, paradoxalement, pour des gens de progrès  assez bien du fait  colonial à Sebta et Mellilia, devraient voir plus loin que le bout de leur nez. La région brûle et le pire est à venir. Que font-ils ? Que disent-ils ?  Que pensent-ils ?  Ce sont les griffes de cet autisme et de cette cécité que nous, Marocains, devrions desserrer. Il nous faut aller à la rencontre de ces gens-là et leur expliquer inlassablement par tous les moyens que permettent le dialogue civilisé et le débat démocratique que le Maroc représente l’avenir de l’Espagne. Et qu’un Maroc diminué dans son territoire historique légitime, nié dans ses progrès vers la démocratie et ridiculisé dans son aspiration au développement humain et l’égalité est un Maroc qui nuira, de fait, durablement et objectivement, à l’Espagne. Ce pays ne pourra jamais s’en sortir, et la crise est devant lui, s’il cultive méthodiquement l’instabilité sur son flanc sud. En montant d’un cran vers le Nord, la menace d’AQMI devrait réveiller les consciences endormies, en Espagne, par des années d’opulence européenne factice, par un sentiment de supériorité entretenue par un fond de racisme indiscutable et par un néocolonialisme refoulé, et par une amnésie nationale ahurissante basée sur une loi mémorielle calamiteuse. L’Espagne, qui n’a jamais tenu de discours sur la décolonisation inachevée qu’elle a «subie», a besoin d’ouvrir ses placards. Elle pourra, peut-être, enfin, relire son histoire et revoir autrement son rapport à ses partenaires. Elle verra, alors, le Maroc autrement. Le Maghreb autrement. Sebta et Mellilia autrement. Et, également, le Sahara autrement.

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