La sauvagerie d’AQMI monte en intensité. L’assassinat de deux otages français confirme, si besoin est, qu’aujourd’hui la menace est réelle, permanente et élargie. L’insécurité est désormais totale dans la région sahélo-saharienne. La France a raison de réagir d’une manière unie et solidaire face à ce danger. Il n’y a pas là de matière à une surenchère politicienne. Le président Sarkozy a raison, également, de considérer que ce crime est un «acte barbare perpétré par des barbares». Les excès langagiers épisodiques du président français trouvent dans cette affaire une justification légitime. L’heure est donc grave. Quelles sont les réactions dans notre sous-région ? Rien. Du côté d’Alger, les généraux sont occupés à mater des rébellions internes de jeunes qui ne supportent plus la mal-vie que ces mêmes généraux leur infligent. Et d’autres, du côté de Tindouf, continuent à vouloir faire croire au monde que le Maghreb a besoin d’un État supplémentaire poreux et illégitime. C’est quand même consternant. Au risque de se répéter — le journalisme comme la pédagogie étant l’art de la répétition — il nous faut souligner qu’aucun progrès sécuritaire ne sera accompli dans la région si l’abcès de Tindouf n’est pas vidé de purulence polisarienne, et si l’Algérie, dans un simple mouvement de bon sens, n’accepte une large coopération en la matière dont la très utile contribution marocaine. Il arrivera un moment où la responsabilité morale de la permanence d’actes barbares dans la région pourra être imputée directement à ceux qui sont dans l’incapacité de réduire un mouvement terroriste né chez eux depuis, au moins, dix ans et qui infeste aujourd’hui la région à partir des camps de Tindouf.