Editorial

Éditorial

Il faut peut-être nommer une nouvelle commission d’enquête parlementaire pour enquêter sur ce qui se passe  au sein de la commission d’enquête parlementaire chargée, justement, d’enquêter sur les évènements de Laâyoune. C’est un comble du ridicule. Toutes les informations qui sortent du Parlement  confirment le fait que les députés veulent publier un rapport neutre. A minima. Ils s’apprêtent à ouvrir un robinet d’eau tiède — un flot de verbiage — pour noyer l’affaire. En fait, ils veulent botter en touche. Onze Marocains sont morts du fait de la forfaiture d’une administration livrée à elle-même et aux manipulations politiciennes ; et l’on veut faire passer cela par «pertes et profits». Du sérieux, voyons ! L’opinion publique nationale et internationale, l’Etat marocain, le chef de l’Etat, la société ont tous besoin de la production d’un document dans les règles de l’art démocratique. Nous voulons savoir. Ce document doit d’abord dire la vérité sur ce qui s’est passé. Toute la vérité y compris «politicienne». Il doit démonter les mécanismes, dans ce cas, de la non-prise de décision ce qui nous a mené à une catastrophe nationale. Il doit valoriser, par ailleurs, honnêtement notre retenue à l’égard de la violence et la responsabilité des forces de sécurité. Il doit montrer le haut degré d’attachement aux droits de l’Homme dont le Maroc a fait preuve. Il doit dévoiler la propagande de certains médias européens. Il doit crédibiliser les positions que nous avons avancées sur le plan international. Et finalement, il doit contribuer à consolider nos acquis démocratiques notamment  ceux consacrant la transparence dans la gouvernance des crises. Mais est-ce que ce ne sont-là que des vœux pieux ! Peut-être ne sommes-nous pas encore mûrs pour cela ? Peut-être que la vérité nous fait-elle toujours peur ? Sinon sur le fond, et pour continuer nos interrogations, était-ce raisonnable de demander à des hommes politiques qui, pour une bonne part d’entre eux, sont impliqués dans la forfaiture d’enquêter? Ne fallait-il pas exclure légitimement les protagonistes de la crise politique — mais comment alors les désigner ? — de la composition de la commission ? Il n’est pas trop trad. Le travail de cette commission peut encore être sauvé. Pour cela, il faudrait une bonne dose de patriotisme et de respect à l’égard de cette pauvre Nation que l’on est en train de détruire méthodiquement. (pour l’exemple cf. la nouvelle affaire Dlimi).

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