Editorial

Éditorial

Les grandes manœuvres politiques ont commencé plus tôt que prévu.  Elles ont même pris un tour assez brutal. Est-ce que l’effet révolution tunisienne adoucira un peu nos mœurs «régulatrices» en attendant 2012 ?  Rien n’est moins sûr. Ce qui est sûr par contre c’est qu’on peut rebrousser  gaillardement le chemin parcouru depuis 1998 dans le sens de l’intégration politique. Un aller-retour, en quelque sorte, vers le point de départ. Faisons le point ! Le PJD, un parti d’opposition, qui est à ce jour un modèle marocain d’intégration des islamistes dans le jeu politique est, objectivement, à la veille de reprendre ses billes pour repartir dans le maquis incertain des marges institutionnelles. Que reproche-t-il au système ? La partialité d’une fraction de l’état. Les exactions impunies du PAM à son encontre. Et le soupçon sérieux, selon lui, de vouloir le cantonner dans un état folklorique de caution, un état insignifiant sur le plan politique. Il refuse cette situation car il considère qu’il a joué honnêtement le jeu. L’affaire de Salé étant pour lui symboliquement un point de non-retour. Il la refusera de plus en plus bruyamment si  les «décideurs»  — un mot très riche dans la sémantique maghrébine — ne trouvent pas avec ce parti un modus vivendi acceptable. L’Istiqlal, le parti du Premier ministre,  est l’autre parti qui a le vague à l’âme, un blues politique qui fait que le Premier ministre en personne s’épanche, dès qu’il peut, dans les différents tréteaux partisans. Que reproche-t-il au système ? La même chose que le PJD sauf que l’Istiqlal, parti du Premier ministre, est le chef de file de la majorité. Les reproches sont presque les mêmes. Encore la partialité d’une fraction de l’état alors que Si Abbas est le patron de l’exécutif. Toujours les exactions impunies du PAM, parti concurrent, que l’Istiqlal stigmatise désormais ouvertement en jetant un voile sur sa légitimité. Et le soupçon sérieux, encore une fois, de vouloir renvoyer l’Istiqlal, après tous les services rendus à la Nation, dans une opposition improbable et durable avec le PJD. L’on voit bien qu’il y a au moins deux partis qui sont très malheureux. Et l’USFP,  me direz-vous, où en est-il ?  Nulle part. Il est réduit à humer l’air du temps, tous les jours, pour sentir celui qu’il suivra —  qu’importe, le PAM, l’Istiqlal ou même le PJD — pour atteindre l’objectif stratégique de ses dirigeants actuels, à savoir rester au gouvernement. Pourquoi faire, me redirez-vous ? Personne ne le sait. C’est une question que plus personne ne se pose depuis très longtemps.

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