Y a-t-il un pilote dans l’avion ? Cette histoire de grève perlée des greffiers des tribunaux du Royaume commence à bien faire. A elle seule, elle montre l’incapacité du gouvernement, dans son ensemble, d’agir de concert pour clore un dossier social inflammable qui commence à faire ravage. Il installe un climat de déliquescence dangereux par les temps qui courent. Les affaires de justice ne sont jamais neutres. Elles touchent les Marocains dans leurs intérêts concrets, propres, réels. Ce n’est pas du discours. Les justiciables le savent, les grévistes aussi. Il n’y a que les technocrates du ministère des Finances qui font semblant de l’ignorer. Le gouvernement a négocié. Le ministre de la Justice s’est engagé. Le Premier ministre a tranché. Le ministre des Finances refuse de s’exécuter pour des raisons que le gouvernement auquel il appartient ignore. C’est Kafka. C’est avec ce type de procédé irresponsable que l’on allume la mèche des émeutes. On veut faire croire que la bonne gouvernance dans ce pays va commencer avec la gestion du misérable dossier social de ces pauvres greffiers. Faisant de la stratégie à deux sous comme certains cafetiers font du journalisme à deux balles. Si ce dossier est réglé, quel est le parti politique qui sera crédité de cette issue heureuse improbable. Ils en sont, paraît-il, là! L’Istiqlal du Premier ministre ou le RNI de Salaheddine Mezouar, ministre de Finances ? En vérité, on s’en moque. Il faut passer à des choses plus sérieuses.