Editorial

Éditorial

Que Standard & Poor’s  continue à croire dans la solvabilité du Maroc est une bonne nouvelle. Non pas parce que les agences de cotation soient devenues subitement les oracles des temps modernes — nous connaissons leur responsabilité dans la crise financière injuste qui a frappé la planète —  mais que des analystes financiers apprécient positivement les efforts de démocratisation et de déverrouillage politique fournis par le Maroc est une excellente donnée. Pourquoi ?  D’abord parce que le Maroc même s’il est stable et même s’il n’est pas en insurrection ou en guerre civile est perçu par le plus grand nombre, comme les autres pays arabes en ébullition, c’est-à-dire comme un pays à risque. Ensuite, toute manifestation dans notre pays, même pacifique, même bien gérée par les organisateurs et les forces de l’ordre, est  dramatisée par les observateurs notamment ceux parmi eux qui sont dans une recherche effrénée de sensationnel. Un coup de matraque mal ajusté d’un policier débutant devient tout de suite, chez nous, un crime contre l’humanité susceptible d’être mis à l’ordre du jour du Conseil de sécurité de l’ONU. Il faut savoir raison garder surtout par respect pour les victimes de ces vrais crimes. L’état marocain n’est pas angélique, loin de là, son passé récent montre qu’il est capable du pire — les recommandations de l’IER en sont la preuve formelle — mais personne ne doit douter ou faire douter, juste par paresse militante, par illumination religieuse ou par obstination maladive, des résolutions prises par le chef de l’état lors de son discours  du 9 mars 2011 qui vont toutes dans le sens de la modernisation du système politique marocain et de sa démocratisation. Mais enfin, le monde entier scrute le Maroc ! Personne ne tolérera un effet d’annonce sans lendemain ou ne s’accommodera  d’une mystification qui viderait le discours royal de son contenu refondateur. C’est pour tout cela que le Maroc doit s’aider lui-même dans cette période formidable et légitime d’imagination et de créativité politiques à maintenir sa crédibilité économique — le seul moteur de l’emploi — et sa capacité d’attirer les investissements, le seul facteur de croissance, de prospérité et, plus tard, de redistribution.

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