Editorial

Éditorial

Libres. Ils sont, enfin, libres. La libération par le truchement d’une grâce royale des cinq prisonniers politiques de l’affaire Belliraj vient de mettre fin non seulement à une injustice mais à une pantalonnade— que nous avions très tôt ici-même dénoncée —  qui ne grandit ni le ministère de l’Intérieur qui a instruit, à l’époque, l’affaire par voie de communiqués hasardeux et des déclarations approximatives ni le ministère de la Justice. Si la justice marocaine était indépendante,  elle aurait rejeté toute la procédure. Mais hélas, elle a confirmé, au moins dans cette affaire, son addiction aux ordres, un œil sur le Code pénal et l’autre sur la grâce royale comme «backup» ou comme horizon absolutoire. Le troisième œil qui est celui de la conscience ou l’intime conviction étant obstrué. Encore une fois, une grâce royale — il faut dire cela avec fierté et amertume à la fois — vient réparer les dégâts considérables d’une justice qui doute de sa légitimité et qui a fini par devenir la croix de ce pays. L’affaire Belliraj, pour ce qui concerne son volet politique, est venue dans le sillage d’un raidissement «pénaliste» inutile du ministère de l’Intérieur qui avait tout à coup perdu son intelligence des hommes, des évènements et des faits, et qui avait commencé à accumuler les bourdes : Sidi Ifni, Figuig, l’affaire Raji à Agadir, etc. Aujourd’hui cette page, Dieu soit loué, est tournée. Il faudrait juste nous prémunir pour qu’à l’avenir l’on n’écrive plus de nouvelles. Ce ne sont pas, justement, les pages les plus glorieuses de notre Histoire.

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