Editorial

Éditorial

Nous sommes dans un pays étonnant. Nous savons collectivement mieux gérer les conséquences néfastes d’un attentat terroriste que réfléchir posément à notre avenir politique. Dans le premier cas, il y a une conscience aiguë de l’intérêt national, de la bonne réponse politique, du refus, contrairement au passé, de la stigmatisation, et, finalement, une volonté partagée, en une sorte de consensus explicite, de ne pas donner aux terroristes le bénéfice de leur acte odieux. C’est clair, le traitement politique, et médiatique, de l’attentat de Marrakech est diffèrent de celui des attentats de Casablanca de 2003. Qui a changé ? Nous ? La société? L’environnement ? Les islamistes marocains eux-mêmes mieux acclimatés aux jeux démocratiques et plus habiles politiquement ? Il y a là une piste de recherche sérieuse pour ceux qui veulent comprendre l’évolution d’une société et ses procédés d’«assimilation» ou de neutralisation des retombées politiques des faits terroristes. Il est clair que nous avons affaire à une maturation collective, à une sophistication du jeu politique dans ce domaine précis, mais cette compétence nous la perdons immédiatement dès que l’on aborde des questions politiques d’une autre nature. Les échos que nous recevons des discussions entre le ministère de l’Intérieur et les partis politiques sur les dispositifs électoraux à venir montrent à l’évidence que les choses ne se passent pas très bien. Le problème n’est pas technique. Les solutions techniques existent à profusion. Non, il y a une vraie incapacité des acteurs à évaluer la conjoncture politique que traverse le pays. Le vrai changement de paradigme après le 20 février peut-être même à l’insu des jeunes. Le tremblement de terre institutionnel du 9 mars 2011 qui a vu SM le Roi dessiner le contour politique et constitutionnel d’un Maroc inédit. Tout cela semble échapper aux protagonistes confinés au ministère de l’Intérieur. Les idées du passé prévalent. Petite vue, petit bras, petits calculs, petite ambition, etc. Ils s’épuisent, tous, à parler de strapontins ou à vouloir les gérer alors que l’Histoire leur offre des fauteuils plus confortables. Ceux de la démocratie.

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