La preuve par Mawazine. S’il en fallait une c’est celle-là. Que nous dit-elle ? Le Maroc, en plein Printemps arabe, réussit à organiser un festival d’envergure internationale dans la paix, la quiétude, la diversité et l’accomplissement artistique total. On ne forcera pas le trait par modestie. Mais on soulignera la qualité de cette prouesse qui donne totalement raison aux organisateurs qui ont tenu bon. Quelques messages à valoriser : 1) La ferveur populaire, près de 3 millions de spectateurs, qui a accompagné le festival est un désaveu cinglant à ceux qui ont appelé à la censure de cet évènement. La leçon est nette. 2) Sur le plan de la sécurité, la maîtrise a été totale. Pas de débordements, pas de fébrilité. Le premier facteur de sécurité a été le comportement exemplaire des citoyens eux-mêmes. 3) Sur le plan artistique, Mawazine est devenu un festival inclusif. Toutes les musiques, du monde entier. Toute la diversité marocaine. Le top niveau international. Tous y trouvent leur compte. C’est probablement aujourd’hui un des premiers festivals au monde. Je ne parle, bien évidemment, ni du monde arabe ni de notre sous-région. Maintenant, sur le plan politique national, il est clair aujourd’hui que l’exploitation politicienne des festivals n’est plus possible. A chaque fois qu’un parti ou une entité politique se prête à ce jeu sordide, il est taclé par la société. Les Marocains dans leur irréductible différence et leur diversité extraordinaire se pensent d’abord comme des êtres culturels, libres de leurs choix et de leurs émotions. Ils ne souhaitent pas que d’autres régentent à des fins politiques leurs sentiments. Les choix culturels surdéterminent les choix de société. La preuve par Mawazine a-t-on dit ?