Editorial

Éditorial

La classe politique marocaine — sans parler de la sortie de route, assez naturelle, du PJD sur la liberté de croyance — est, en cette veille constitutionnelle, plus centrée sur les alliances possibles que sur les programmes distinctifs qui peuvent faire la différence auprès de l’opinion publique. C’est un drame national. Tout est possible. Il n’y a plus aucun «surmoi» politique. Aucun frein ou interdit, moral ou éthique, aux accouplements sataniques. Aucun empêchement idéologique aux relations monstrueuses. Avec ces sigles: PI, USFP, RNI, MP, PJD, PAM, PPS… vous pouvez faire toutes les combinaisons possibles pour avoir un «noyau dur» d’une majorité parlementaire quelconque. Comme la production du discours politique pendant des décennies s’est réduite, au Maroc, au soutien prébendier de la monarchie ou, au contraire, à sa contestation, parfois blanquiste, sans aucune forme de créativité, l’on comprend aujourd’hui — l’héritage de Abderrahmane Youssoufi a été dilapidé par des héritiers illégitimes — l’incapacité des acteurs politiques à produire un discours politique crédible et surtout audible par les citoyens. Le discours royal du 9 mars est, dans ce sens, un vrai tremblement de terre. Les plaques tectoniques politiques ont bougé. Les dégâts seront énormes pour les formations politiques qui n’auront pas assimilé la nouvelle règle du jeu : autonomie de l’organisation, autonomie de la pensée, autonomie de l’action, autonomie du leadership, autonomie de la stratégie, etc. Toutes les formations politiques immatures, ou endormies par des années de suivisme, vont être détruites par la puissance de ce tremblement de terre «glissant». Sans une identité politique réelle, il sera impossible de s’asseoir à la table de la  démocratie qui verra le jour avec la nouvelle Constitution. Seuls, aujourd’hui, trois ou quatre partis politiques ont du potentiel, s’ils font un véritable aggiornamento organisationnel,pour relever ce défi.

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