2011 sera certainement une des années qui restera gravée sur les tablettes de l’Histoire moderne de l’humanité. Des catastrophes naturelles à grande échelle, comme Fukushima, une crise économique mondiale aussi grave, sinon plus, que celle de 1929, faillite en série de grandes économies qu’on croyait fortes et, surtout aussi, une vague de soulèvements populaires qui, comme une traînée de poudre, a parcouru pas seulement le monde arabe mais le globe tout entier. Mais à quelque chose malheur est bon, dit l’adage. Les plus belles périodes de l’Histoire de l’humanité ont toujours succédé à des périodes noires. Sans remonter très loin, après le choc pétrolier du début des années 70, l’économie mondiale a connu une embellie économique qui rappelait les 30 années glorieusesi, ayant elles-mêmes succédé à une période des plus sombres de l’Histoire, la Deuxième Guerre mondiale. C’est ainsi que fonctionne l’horloge biologique du monde. Après des bas, il y a des hauts et ainsi de suite. Maintenant, il faut nuancer. 2011 annus horribilis certes, mais chaque pays a vécu la crise mondiale à sa manière. Beaucoup n’ont pas résisté à la vague et ont sombré. D’autres ont pu surfer sur cette même vague avec plus ou moins d’habileté. Mais une chose est sûre, en 2012, la face du monde aura changé. Et cette nouvelle année qui arrive suscite, bien entendu, des craintes, des angoisses. Sera-t-elle dans la continuité de 2011 ? Ou, au contraire, marquera-t-elle un début de retour à la vie normale ? Chez nous au Maroc, en tout cas, l’année 2012 inaugurera une ère politique nouvelle, inédite. D’abord une nouvelle Constitution qui rompt avec l’héritage du passé. Une Constitution qui changera profondément les fondements et le fonctionnement des institutions et de l’Etat. On commencera 2012 aussi avec une nouvelle équipe «islamiste» aux affaires. Il n’y a pas si longtemps, une telle option était simplement inimaginable. 2012 sera également une année de confirmation pour l’économie marocaine. C’est en 2012, en effet, que le processus d’ouverture des frontières avec l’Europe prendra fin. A l’exception de quelques produits, notamment agricoles, nos frontières seront ouvertes pour tout le reste. Au milieu des années 90, au moment où l’on discutait avec les Européens l’accord d’association, les pronostics ne donnaient pas cher du tissu économique marocain qui, selon les analystes, n’avait aucune chance face au rouleau compresseur européen. Mais l’Histoire a démontré le contraire. Durant ces deux dernières années de crise en particulier, le Maroc a fait preuve d’une plus grande capacité de résilience. Tous les économistes vous le diront : c’est en période de crise que se prépare l’après-crise. Durant les 5 dernières années, pourtant mouvementées sur le plan mondial et régional, le Maroc a continué d’investir dans les réformes et la mise à niveau. Et si la machine repart, on y sera au moins préparés.
Bonne année 2012 !









