Les derniers indicateurs publiés par Bank Al-Maghrib au sujet des banques participatives — appellation marocaine des banques islamiques — témoignent d’une évolution positive de ce modèle de financement. En quelques années seulement, ces établissements ont accumulé un encours de crédits immobiliers dépassant les 25 milliards de dirhams, enregistrant ainsi une croissance annuelle moyenne de plus de 15 %, un rythme nettement supérieur à celui des banques conventionnelles.
Cependant, malgré cette dynamique, les volumes restent en deçà des projections initiales formulées par certains analystes. Il n’en demeure pas moins que la finance participative a pu capter une demande latente, en apportant des solutions adaptées à une clientèle aux profils spécifiques et souvent ignorés par les circuits classiques. Cette expérience montre qu’en diversifiant les approches, on peut élargir l’accès au financement.
Cette logique gagnerait à être étendue à d’autres segments, en particulier celui des très petites entreprises. Ces TPME, bien qu’au cœur des priorités affichées des pouvoirs publics — notamment à travers les réformes de la commande publique et les incitations à l’investissement — continuent de buter sur le même obstacle : le financement. Il en va de même pour d’autres acteurs comme les coopératives, les startups ou les initiatives à forte dimension sociale, que les banques traditionnelles peinent à intégrer dans leurs grilles de risques.
À l’image de la finance participative, ne serait-il pas temps d’inventer de nouveaux véhicules financiers, taillés sur mesure pour ces segments ?
L’expérience des banques participatives montre qu’en repensant les modèles, il est possible d’élargir l’accès au financement. En imaginant des solutions nouvelles, des modèles mieux adaptés aux réalités des marchés, il est possible de transformer des besoins négligés en opportunités durables.










