Au Maroc, mis à part quelques groupes et opérateurs économiques pionniers qui, depuis longtemps déjà, investissent dans le sponsoring des clubs – essentiellement de football – le secteur privé tarde encore à s’engager pleinement dans le sport. Ce constat traduit une réalité : le sport n’est pas encore perçu comme un véritable business. Il ne répond pas, du moins jusqu’à présent, aux critères de rentabilité et de profitabilité qui guident habituellement les choix des investisseurs.
Certes, plusieurs clubs de Botola bénéficient du soutien d’entreprises privées. Mais il s’agit le plus souvent de mécénat, dicté par des affinités régionales, familiales ou relationnelles, plutôt que par une logique économique rationnelle. Or le football, à l’image d’autres disciplines monétisables, recèle un potentiel considérable. Il peut devenir un puissant moteur de croissance, générer des retombées tangibles sur d’autres secteurs et constituer un gisement important de création d’emplois durables.
Encore faut-il que les acteurs eux-mêmes – à commencer par les clubs de la Botola censés représenter l’élite – osent une véritable révolution. Tant qu’ils resteront enfermés dans un modèle archaïque et peu crédible, ils ne feront que ternir l’image d’un football national pourtant appelé à briller sous les projecteurs mondiaux. À cinq ans de la Coupe du monde 2030, le Maroc n’a plus le luxe de se contenter de demi-mesures: il est temps de passer d’une logique de survie à une logique d’investissement, d’innovation et de professionnalisation.










