Éditorial : Devoir de mémoire

Un musée dédié au sport-roi, le football, vient d’ouvrir ses portes dans le Complexe Mohammed VI au cœur de la Maâmora à Salé sur une initiative à saluer de la FRMF.
Alors que les premières activités liées à ce sport au Maroc remontent à plus d’un siècle, de premiers écrits à ce sujet dateraient même et vraisemblablement de la fin du 19ème siècle, ce n’est qu’en 2024 qu’il a été possible pour la première fois de faire ce nécessaire travail qu’est la préservation de la mémoire séculaire. Mieux vaut tard que jamais. Pendant plus d’un siècle, des générations ont contribué à cette belle histoire que celle du football au Maroc. Chacune a apporté sa pierre à travers ses talents, son génie, son travail, ses idées et sa passion. Dédier un musée à cette longue histoire est plus qu’une simple démarche de collecte et d’exposition d’objets, de pièces de collection et autres artefacts. C’est d’abord un moyen, peut-être le plus noble et le plus valorisant, de rendre hommage et un tant soit peu de gratitude à toutes ces générations de femmes et d’hommes qui ont fait le football marocain. Le football n’est qu’un cas parmi tant d’autres domaines et secteurs où la préservation de la mémoire et l’héritage est vitale et surtout urgente. Il y a quelques années déjà, des métiers, notamment dans l’artisanat, ont presque disparu du Maroc avec la disparition des derniers maîtres-artisans sans laisser de relève. Avec eux, c’est une partie précieuse de la mémoire et du patrimoine marocain qui s’est perdue à jamais. Le patrimoine immatériel de la Nation marocaine est présent à travers tous les domaines de la vie sans exception, que ce soit la création, l’art, la culture, la religion, le sport, l’artisanat, l’industrie, l’agriculture, l’urbanisme, l’entreprise, l’administration publique et même en politique. Les archives permettent de conserver physiquement les faits, données et objets de l’histoire. Les musées leur donnent un sens en faisant vivre l’immatériel et surtout à le transmettre aux générations…