Les derniers chiffres du secteur touristique ne laissent plus de place au doute : la hausse n’est plus un simple rebond conjoncturel, mais bel et bien une tendance lourde. À fin juillet, le Maroc a accueilli 11,6 millions de visiteurs, soit une progression de +16% sur un an. Les recettes suivent le même mouvement et atteignent 67 milliards de dirhams, en hausse de +13%. Des indicateurs qui témoignent d’un dynamisme exceptionnel et d’une compétitivité renforcée de la destination Maroc.
Et si la performance quantitative est au rendez-vous, le véritable enjeu réside désormais dans la qualité. Car derrière ces flux impressionnants, il faut s’interroger sur la valeur créée par chaque voyageur. Rapportées aux volumes, les recettes signifient qu’en moyenne un touriste génère environ 5.700 dirhams. Un montant honorable, certes, mais perfectible. L’expérience marocaine doit franchir un nouveau palier pour augmenter ce revenu par visiteur et transformer la croissance en richesse durable pour l’économie nationale.
Cela suppose de sortir du schéma classique du tourisme réduit à ses composantes de base — hébergement, transport, restauration et quelques loisirs. Le Maroc, qui connaît parfaitement le profil et les attentes de ses visiteurs, doit leur proposer davantage : des parcours culturels immersifs, des expériences sportives et nature, du tourisme médical, du bien-être, des circuits thématiques autour de l’artisanat, de la gastronomie, de l’agriculture durable ou encore de l’innovation. En élargissant et en diversifiant son écosystème, le pays ne se contente pas de séduire, il fidélise, il attire une clientèle plus haut de gamme et il augmente la valeur ajoutée locale.
En somme, les chiffres sont encourageants mais ils ne doivent pas installer dans la facilité. Le Maroc a désormais l’opportunité de passer d’un tourisme de volume à un tourisme de valeur, où chaque séjour devient une véritable expérience humaine, riche en émotions, en découvertes et en retombées économiques. Car le véritable défi n’est pas seulement d’accueillir plus de touristes, mais de faire en sorte qu’ils repartent avec l’envie irrépressible de revenir… et d’investir davantage dans une destination qui les aura conquis.










