115.000 ! C’est l’effectif pléthorique des enseignants qui étaient classés pendant des années sous le statut dit de «contractuels» et qui au fil du temps ont constitué une des problématiques majeures freinant toute réforme alors que paradoxalement ils étaient censés il y a quelques années être une des réponses aux maux de l’école.
En 2016, une mesure gouvernementale présentait le recrutement d’enseignants avec des contrats à durée déterminée (CDD) comme étant LA solution au manque d’enseignants dans l’enseignement public. Une mesure, faut-il le rappeler, prise sans être véritablement insérée dans un vrai schéma de réforme global. Et durant des années, les académies régionales ont continué à recruter massivement jusqu’au jour où l’on s’est rendu compte que les effectifs de ces contractuels étaient devenus incontrôlés et surtout lourds puisqu’ils dépassaient le tiers des effectifs totaux dans le système éducatif.
Mais ce n’est pas tout. Entre 2016 et 2021, les responsables publics, voulant tout juste parer à une urgence quantitative, ont foncé tête baissée en se préoccupant peu de leur formation et encore moins, voire pas du tout, de leur situation administrative et financière. La suite, nous la connaissons. Il a fallu attendre 2022 pour que le gouvernement, dans le cadre du dialogue social, décide courageusement d’en finir avec un dysfonctionnement préjudiciable créé de toutes pièces. Une décision qui sera traduite dans les faits par l’abolition définitive du statut contractuel en janvier 2024 avec, à la clé, la régularisation financière et administrative des 115.000 enseignants concernés. Une mauvaise décision qui aura coûté au passage des milliards et du retard dans le déploiement de la réforme…