La réussite d’une réforme ou d’une politique publique, quelle qu’en soit l’envergure et indépendamment du secteur, nécessite la présence et la jonction de plusieurs facteurs clés en même temps.
Il y a évidemment la pertinence de la vision, l’exactitude des diagnostics, le degré de volontarisme qu’y mettent les pouvoirs publics, le niveau de l’effort budgétaire et des fonds alloués ou encore l’implication des acteurs de toute la chaîne. Mais parfois aussi les réformes ont également besoin de créativité, d’innovation et de courage surtout quand il s’agit de casser des codes et des modèles pour en inventer de nouveaux avec ce que cela implique comme marges d’erreur. Cet état d’esprit peut sembler encore plus audacieux, pour ne pas dire risqué, quand il s’agit de secteurs sensibles, notamment sociaux, comme la santé et l’éducation.
En matière de santé publique, malgré les budgets publics colossaux injectés chaque année par l’État, il est devenu évident qu’une réforme en profondeur du système devait passer par l’invention de centres de soins d’une nouvelle génération et fonctionnant sur de nouveaux modèles économiques. Jusqu’à récemment encore et depuis la nuit des temps, un Centre hospitalier universitaire (CHU) au Maroc renvoyait vers de mégastructures forcément publiques adossées à des établissements de formation en médecine et dont il ne pouvait y en avoir qu’une par grande région.
Mais avec l’ouverture du premier Hôpital universitaire de proximité à Casablanca, un modèle vient de naître (lire article en page 13). Et qui plus est, l’initiative vient d’un acteur d’un profil lui aussi de nouvelle génération, à savoir la Fondation Mohammed VI des sciences de la santé qui depuis quelques années a implémenté et réussi au Maroc le concept de l’hôpital privé à but non lucratif. Une autre rupture dans les paradigmes de la santé publique au Maroc…