La professionnalisation de l’administration territoriale est en marche. C’est un fait. Il y a de plus en plus de jeunes, compétents, bien formés, et au fait de leurs responsabilités. Les nouveaux statuts de l’agent d’autorité participent à la clarification des choses et, surtout des carrières. Le dernier mouvement devrait conforter cette dynamique. Il reste, cependant, sur le chemin de la fondation d’un ministère de l’Intérieur moderne et efficace, vecteur de l’Etat de droit, à consolider la gouvernance, là où il y a encore des insuffisances, la rendre lisible immédiatement, et faire en sorte qu’elle corresponde aux standards mondiaux les plus élevés de cette profession. Depuis le départ de Driss Basri, en novembre 1999, ce ministère a vu se succéder à sa tête quatre ministres : Ahmed Midaoui, Driss Jettou, El Mostafa Sahel et Chakib Benmoussa. Chacun d’entre-eux a un tempérament, une personnalité et une aura particulière qui ont marqué ce département. Mais cela n’était peut-être pas suffisant pour permettre aux observateurs de conférer, ou d’associer, chacun à une politique distinctive, propre et immédiatement identifiable. Sauf peut-être pour Driss Jettou dont le nom restera associé à la réussite, du point de vue de la neutralité administrative, des élections législatives de 2002. En fait, la mutation qui doit être achevée est celle qui va du ministère de la sécurité, de la politique, des libertés (!), de la répression, de la surveillance, de la gestion des populations, etc. à un ministère du développement local, de la gouvernance des territoires, de l’animation économique régionale, des pôles d’excellence et de productivité, du développement humain, etc. Nous n’en sommes pas encore là pour deux raisons essentielles : 1) Nous revenons de très loin. 2) Le chemin à parcourir est très difficile car, même si les objectifs sont communs et clairs; la doctrine, le programme et la planification des actions pour y arriver ne sont pas clairs pour tout le monde.








