C’est un autre et nouveau tournant diplomatique majeur, passé presque inaperçu dans le flot de l’actualité internationale : à travers le dernier amendement de l’accord agricole liant l’Union européenne au Royaume du Maroc, l’Europe vient d’acter, par la voie la plus institutionnelle qui soit, la pleine et entière souveraineté du Maroc sur ses provinces du Sud (lire l’article en pages 4 à 6).
Ce geste, d’apparence technique, revêt une portée politique considérable. Car il ne s’agit pas d’un simple acte administratif ou d’une révision ponctuelle d’un texte commercial. C’est une reconnaissance formelle, émanant de la plus haute architecture institutionnelle européenne, celle qui incarne les 27 États membres dans leur ensemble. En approuvant un texte qui inclut sans équivoque les produits issus du Sahara marocain dans le cadre préférentiel des échanges agricoles, Bruxelles vient d’envoyer un message limpide : pour l’Union européenne, le Maroc s’étend de Tanger à Lagouira.
L’importance symbolique est évidente, mais la dimension économique ne l’est pas moins. En consolidant l’accès des produits du Sahara marocain au marché européen, cet accord consolide aussi les perspectives de développement local, d’investissement et d’emploi dans ces régions en pleine transformation. Il traduit la confiance d’un partenaire stratégique dans la stabilité, la gouvernance et la crédibilité du modèle marocain.
Cette reconnaissance européenne, qui s’ajoute à celle déjà exprimée par plusieurs grandes puissances, confirme une tendance de fond: la communauté internationale, au-delà des discours, valide dans les faits la souveraineté marocaine sur son Sahara. Et comme souvent dans l’histoire diplomatique, les gestes économiques précèdent les déclarations politiques. Ce qui vient d’être signé à Bruxelles, c’est bien plus qu’un amendement : c’est un acte de lucidité, de réalisme et de maturité politique.












