L’appel lancé par le Souverain dans Son dernier discours en faveur d’un développement territorial intégré ne peut laisser indifférents ceux qui, au quotidien, sont aux commandes des dynamiques régionales.
Ce sont en effet les acteurs des territoires – élus, administrations locales, partenaires économiques et société civile – qui sont interpellés au premier chef. Et il leur revient, désormais, de sortir des sentiers battus pour innover, réinventer des modèles et faire émerger des visions porteuses.
Aujourd’hui, l’ensemble des régions dispose de Plans de développement régionaux (PDR), formalisés et mis en œuvre selon les normes de la planification classique. Des documents souvent bien structurés, mais qui, dans les faits, se réduisent à des catalogues de projets, touchant prioritairement aux infrastructures, aux services sociaux de base, à l’équipement des territoires. Des plans qui, à quelques nuances près, se ressemblent tous, ne différant que par l’ampleur des budgets ou le niveau d’avancement des réalisations.
Or, ce schéma générique montre aujourd’hui ses limites. Car le développement intégré territorial, tel que voulu par la vision royale, suppose bien plus qu’une juxtaposition de projets. Il appelle à une refonte des approches, à l’élaboration de visions globales, endogènes, qui traduisent l’identité, les spécificités et les ambitions propres à chaque territoire. Il ne s’agit plus seulement de planifier, mais de penser, de rêver et de structurer des trajectoires cohérentes, durables et inclusives.
Cela suppose une démarche profondément participative, dans laquelle les territoires se donnent la peine de se questionner collectivement sur ce qu’ils veulent être demain. Quels sont nos atouts ? Quelles ressources pouvons-nous mobiliser en dehors des fonds publics ? Quel positionnement voulons-nous construire dans l’espace national, régional ou international ? À partir de ces réponses, viendront ensuite les stratégies, puis les programmes opérationnels à la hauteur des vocations identifiées.
Le tournant du développement intégré est donc bien plus qu’une mise à jour des PDR. C’est une invitation à refonder l’action publique locale autour d’un projet de territoire, pensé par et pour ses habitants. Et c’est là, sans doute, que se jouera la vraie révolution silencieuse du Maroc des régions.














