Depuis l’annonce de l’organisation de la Coupe du monde 2030 par le trio Maroc-Espagne-Portugal, le projet de liaison entre les deux rives du détroit de Gibraltar a refait surface et en force.
Dans le cadre d’une compétition d’envergure mondiale qui drainera des centaines de millions de visiteurs lesquels devront et voudront évidemment se déplacer d’une rive à l’autre en toute facilité, l’ouvrage prend alors et plus que jamais tout son sens et son utilité. Il y a, là, assurément une fenêtre exceptionnelle et idéale qui s’ouvre pour voir cet ouvrage qui a fait tant rêver se réaliser. Certes, la Coupe du monde 2030 est un facteur accélérateur mais pas le seul.
Les premières réflexions et études pour la réalisation de la liaison ont démarré au début des années 80 du siècle dernier, à la suite de la signature en 1979 d’un accord entre le Maroc et l’Espagne, et les deux pays ont de part et d’autre mis sur pied des entités publiques entièrement dédiées à la réalisation dudit projet. Techniquement et même financièrement, l’ouvrage de liaison n’est pas particulièrement plus compliqué que d’autres tunnels sous-marins réalisés ailleurs.
Il en existe 150 aujourd’hui à travers le monde avec des longueurs qui peuvent aller jusqu’à 60 kilomètres et dans des milieux plus compliqués et accidentés que Gibraltar. Au vu de l’expertise et des moyens des deux pays, il aurait largement pu être réalisé en 45 années, sur un plan purement technique.
Mais aujourd’hui, le facteur le plus déterminant qui pourra accélérer la réalisation de l’ouvrage réside dans la convergence qui s’est installée entre les deux rives en termes de relations mais aussi en termes de niveaux de développement, de qualité des infrastructures et d’expertise. Ce n’est d’ailleurs pas par hasard que dans la dernière grille d’évaluation de la FIFA, les villes marocaines candidates avec leurs stades, leurs équipements et leurs infrastructures ont parfois détrôné certaines de leurs homologues ibériques et non des moindres…