Dans la nouvelle grande bataille pour l’emploi que s’apprête à lancer le gouvernement, ce dernier sait pertinemment qu’il sera amené à opérer quelques changements d’approche.
En premier, et comme l’a si bien explicité récemment le chef de gouvernement, il s’agira de remettre rapidement à plat tous les programmes, dispositifs et autres mesures incitatives en faveur de l’emploi qui sont aujourd’hui en vigueur mais éparpillés, ce qui en limite l’impact. Entre les Taehil, Tahfiz, Ana Moukawil et autres dispositifs pour encourager les embauches et l’auto-emploi, sans oublier les dispositifs sectoriels et quelques mesures fiscales dispersées çà et là, les opérateurs économiques ainsi que les concernés eux-mêmes ont probablement du mal à avoir une visibilité claire des outils disponibles.
Tout agréger dans un seul et même programme pourrait être plus impactant. L’autre levier qui sera décisif dans la bataille de l’emploi sera l’investissement public surtout dans les infrastructures, les services mais aussi la R&D. Et l’État marocain dispose là d’une redoutable force de frappe qui pèse, en 2024, presque 300 milliards DH. En plus de doter le pays des infrastructures nécessaires, l’investissement public génère de l’emploi. Selon les dernières estimations du FMI, un volume supplémentaire d’investissement public équivalent à 1% du PIB, soit environ 14 milliards DH pour le cas du Maroc, peut générer jusqu’à 7 millions d’emplois directs et indirects. Pour cela, le gouvernement sera probablement amené à réorienter son effort d’investissement vers les secteurs et les projets à plus d’effets induits.