8 milliards de dollars, soit environ 80 milliards DH.
C’est le coût, exorbitant, que supportent chaque année les membres de la diaspora africaine au titre des transferts qu’ils effectuent à destination de leurs pays d’origine. Et la question est loin d’être subsidiaire ou de l’ordre de relations commerciales entre des établissements financiers et leurs clients puisque des décideurs politiques, gouvernementaux et diplomates africains y ont consacré la semaine dernière une réunion d’envergure à Rabat.
On apprend ainsi que le taux des frais supportés par la diaspora africaine est le plus cher au monde, soit 8% en moyenne au moment où, autre injustice, il n’est que de 6% au niveau mondial comme le démontrent les chiffres officiels de l’ONU.
Cette dernière avait pourtant ciblé à l’horizon 2030 un taux de 2 à 3% seulement et l’avait même inscrit sur l’agenda mondial connu sous l’appellation des Objectifs de développement durable (ODD).
C’est dire si les transferts de la diaspora, et particulièrement en Afrique, constituent un des principaux leviers de développement sur le continent. D’abord par leur volume qui a atteint presque 96 milliards de dollars en 2021, soit plus de la moitié du volume total de toutes les aides au développement que reçoit l’Afrique en une année. La diaspora est ainsi un des principaux pourvoyeurs de fonds du continent.
Ensuite, et à la différence des autres formes d’aides accordées via les institutions internationales ou gouvernementales, les transferts de la diaspora ont l’avantage de profiter directement à la population et aux familles avec des effets immédiats sur les conditions de vie de millions de familles en Afrique. En plus d’être une forme de taxation injustement excessive à l’égard de 150 millions membres de la diaspora, les frais prélevés sur les transferts sont presque une entrave au développement puisqu’ils privent le continent de fonds utiles.