En matière de politiques publiques et de réformes majeures au Maroc, l’un des griefs souvent soulevés dans les rapports des organisations internationales ainsi que les diagnostics réalisés par des institutions nationales se résumait en deux facteurs qui jouaient le rôle de frein : le suivi et la lenteur dans l’exécution. A plusieurs reprises, des textes et des dispositifs paraissaient séduisants et pertinents mais sur papier seulement. Car une fois passé à la phase de mise en œuvre, la donne changeait soit parce que la réalité du terrain s’avérait plus complexe ou a changé au fil des années de retard, soit parce que les dispositifs de suivi et de gouvernance étaient non efficaces ou encore que les estimations budgétaires étaient insuffisantes sans oublier aussi les aléas de la conjoncture et des chocs exogènes. L’efficacité d’une politique publique, en plus du schéma stratégique et conceptuel, est en grande partie tributaire de la rapidité avec laquelle elle est déployée car elle répondrait directement à une situation diagnostiquée maintenant. Si elle intervient avec des années de retard, la problématique adressée aura probablement changé, surtout quand il s’agit de social, et les budgets alloués seraient alors dépensés vainement. Quant à la gouvernance des réformes et politiques publiques, elle n’est pas forcément synonyme de création d’usines à gaz, même le contraire. Un pilotage efficace peut et doit être assuré à travers des structures légères, agiles et réactives comme c’est le cas aujourd’hui pour les chantiers colossaux de la protection sociale et, plus récemment, des aides directes. Le facteur temps est crucial !