300 millions de DH. C’est la nouvelle enveloppe budgétaire que l’État vient de mettre sur la table pour financer un programme de R&D et d’innovation copiloté avec le secteur privé représenté par la CGEM.
Le niveau de financement alloué est certes conséquent mais il ne risque pas de changer la donne profondément et dans l’immédiat. Car la réalité des chiffres montre que l’effort de financement de l’innovation au Maroc, toutes origines et natures confondues, n’a toujours pas dépassé le seuil symbolique, bien que faible, de 1 % par rapport à son PIB.
Pourtant, et au vu des ambitions économiques affichées pour les prochaines années et décennies, la recherche et l’innovation constitueront inévitablement un des facteurs clé de la réussite aux côtés de la formation et du développement des compétences et au même titre aussi que les facteurs classiques comme les coûts de l’énergie et des intrants…
Jusque-là, le Maroc a mis en marche des programmes importants pour se doter des compétences du futur et pour transformer ses secteurs productifs. La nouvelle charte de l’investissement est, elle aussi, opérationnelle. D’autres questions centrales pour l’investissement comme le foncier, la fiscalité, la transition énergétique ou encore la décarbonation ont été également attaquées frontalement. Mais l’économie et l’industrie du futur, où le Maroc ambitionne de se positionner, seront aussi et surtout faites avec des contenus technique, technologique, scientifique qui se préparent dès aujourd’hui dans des laboratoires et centres de recherches à travers le monde.
Consacrer 1, 2 ou même 5 % du PIB à l’innovation relève plus de l’impératif économique que de la politique publique à fonds perdus…