Les jeunes ont exprimé avec force leurs frustrations au sujet de la qualité des services publics, notamment dans l’éducation et la santé. Ironie du sort – ou plutôt signe d’un malentendu collectif -, ce sont précisément ces deux secteurs qui concentrent, depuis 2022, l’essentiel de l’effort gouvernemental.
En témoignent les budgets alloués, parmi les plus élevés de toute l’histoire récente, mais aussi la profondeur des réformes engagées. La refonte des systèmes éducatif et sanitaire ne relève plus du simple ajustement : elle s’inscrit dans une logique de reconstruction, avec un pilotage rapproché, des réunions hebdomadaires et un suivi constant des chantiers sur le terrain.
Il est vrai que pour le citoyen lambda, et plus encore pour une jeunesse impatiente de voir les choses changer, la reconnaissance passe souvent par des résultats visibles, rapides, tangibles. Pourtant, les réformes structurelles, celles qui transforment réellement les pratiques et les mentalités, demandent du temps. Le fruit du travail accompli aujourd’hui se mesurera sur le moyen et le long terme, lorsque les effets cumulatifs des investissements et des réorganisations se feront pleinement sentir.
Mais il serait injuste, pour autant, d’ignorer les milliers de femmes et d’hommes qui, chaque jour, dans les classes et les hôpitaux, portent ces réformes sur leurs épaules. Eux aussi ressentent la frustration de ne pas voir leurs efforts toujours reconnus à leur juste valeur. Pourtant, ce sont eux les véritables artisans du changement, les bâtisseurs silencieux d’un avenir plus juste et plus efficace.
Car le vrai progrès n’est pas un feu d’artifice, mais une flamme qui se construit, se nourrit et grandit avec le temps. Et c’est peut-être là la leçon la plus précieuse à partager avec notre jeunesse : la transformation durable se cultive, patiemment, ensemble.












