Le chantier de la généralisation de la protection sociale, en plus d’apporter une évolution inédite pour des millions de Marocains, s’avère être aussi une réforme profondément structurante pour l’ensemble de l’écosystème sanitaire et médical.
Les projecteurs ont été évidemment braqués sur une profession plus que les autres, en l’occurrence la communauté des soignants et des médecins particulièrement, car ils constituent le maillon principal de l’acte médical. Mais l’extension de la couverture médicale entraînera, et c’est déjà le cas, une mise à niveau indispensable de tous les autres maillons de la chaîne sans lesquels la prestation finale au citoyen ne pourra pas être complète ni efficace. Un des maillons nodaux est le médicament et, par ricochet, ceux qui en sont les premiers manipulateurs, à savoir les pharmaciens surtout ceux d’officine qui, à l’instar des médecins, sont en première ligne de l’acte sanitaire et médical. Comme pour beaucoup d’autres domaines, les textes qui régissent la profession de pharmacien peuvent remonter très loin, certains dépassant 15, voire 20 ans.
Or en l’espace de deux décennies, bien des évolutions se sont produites et un pharmacien d’officine marocain en 2024 fait face à un environnement très différent de ce qu’il était il y a 20 ans. Le dépoussiérage des textes et de la réglementation est donc une action inévitable non seulement pour les pharmaciens eux-mêmes, notamment en se débarrassant de certaines pratiques aujourd’hui archaïques, mais dans l’intérêt de l’ensemble de la chaîne à commencer par les citoyens, clients et patients. De la même manière, la généralisation de la protection sociale, synonyme d’amélioration de tous les standards de qualité des prestations, finira par imposer la mise à niveau de tous les autres acteurs comme les cliniques, la médecine libérale, la filière du transport médical…