L’une des clés pour l’amélioration du service public et pour atténuer les disparités territoriales consiste à rééquilibrer le déploiement des effectifs et des ressources entre les différentes régions. C’est, là, l’une des insuffisances souvent pointée du doigt particulièrement quand il est question de secteurs vitaux à caractère social. La santé en fait partie. Le Maroc, à l’instar de plusieurs autres pays et non des moindres, souffre d’une insuffisance chronique du personnel soignant surtout dans les établissements publics. Mais en plus, ces effectifs se trouvent être malheureusement mal répartis avec une concentration trop injuste dans certaines régions et principalement sur l’axe Tanger-Casablanca où l’offre de soins est nettement plus étoffée. Ces disparités ont commencé à être nettement atténuées depuis la mise en marche, en 2022, de la généralisation de la protection sociale qui entraîne dans son sillage le système sanitaire. Mais le rééquilibrage territorial durable de l’offre sanitaire passera inévitablement par la case formation qui devra être régionalisée en fonction des besoins actuels et surtout futurs de chaque territoire. En adoptant à juste titre, il y a quelques jours lors de son dernier conseil, un texte censé préparer les régions à piloter à l’avenir la formation dans les métiers de la santé, le gouvernement a activé un des leviers indispensables. Les gestionnaires de territoires, plus proches du terrain, sont les mieux à même d’estimer leurs besoins et de tracer leurs propres feuilles de routes. C’est l’essence même de la régionalisation avancée tant poursuivie.