L’instance en charge de la prévention et de la lutte contre la corruption mise sur l’outil digital pour rendre les relations entre le citoyen et l’administration plus transparentes (voir article en page 3).
Le principe est connu universellement en matière de stratégies de moralisation de la vie publique: la réduction de l’intervention humaine. Le Maroc n’en sera pas à sa première expérience. De très nombreuses procédures administratives, pour le citoyen comme pour les entreprises, sont déjà digitalisées, ce qui a permis d’améliorer nettement la qualité des prestations rendues par l’administration publique par rapport au passé. Mais la digitalisation n’est pas seulement une affaire de matériel et de technologie. Elle est aussi et surtout tributaire de l’élément humain encore une fois.
Car, paradoxalement, le tout numérique est voué à l’échec si les utilisateurs finaux, qu’ils soient des agents publics ou des citoyens usagers, ne s’approprient pas pleinement le système. Le plus grand défi de la digitalisation est de réussir la conduite du changement des mentalités et des perceptions. Le digital a plus de chance d’être facilement accepté et approprié s’il est perçu non pas comme une contrainte mais une opportunité. Pour les administrations publiques, le digital est le meilleur moyen de libérer des armées de fonctionnaires de tâches quotidiennes fastidieuses et basiques pour les affecter à d’autres plus valorisantes pour eux-mêmes, à plus de valeur pour les usagers et pour lesquelles, surtout, une machine ne pourra jamais remplacer l’humain.