La mauvaise monnaie chasse la bonne. Cette boutade connue et très utilisée dans les milieux financiers peut avoir son égale en matière de communication encore plus aujourd’hui avec l’explosion du canal digital et des réseaux sociaux.
Le badbuzz est l’expression la plus actuelle de ce phénomène qui est pourtant vieux comme le monde : la manipulation à travers le discours et les vrais faux argumentaires. Pourtant, il suffit parfois de peu pour que les vraies vérités soient reconnues et les impostures démasquées.
Dans une de ses récentes rencontres avec les élus, le ministre délégué chargé du budget, Fouzi Lekjaa, notoirement incollable sur les questions de finances publiques, a déroulé un raisonnement avec des faits et des chiffres qui mettent à nu l’ampleur de la manip à laquelle se prêtent certains politiciens qui, bien que minoritaires, arrivent à ancrer dans la mémoire collective de fausses informations (lire article en pages 4 et 5). Exemple. Au détour de son exposé et soulevant la question de la protection sociale, le ministre a juste fait un rappel de chiffres publics disponibles qui disent que le nombre de personnes qui bénéficiaient effectivement de l’ancien Ramed à la veille du basculement vers le nouveau dispositif Amo Tadamon était de 10 millions. C’est exactement le même effectif des bénéficiaires, les ayants droit compris, de la nouvelle couverture.
Cela fait des mois que certains, par la voie des réseaux sociaux, dénoncent une prétendue exclusion de millions de personnes du nouveau système en donnant comme argument le chiffre de 18 millions de bénéficiaires. Le chiffre existe bel et bien dans les registres de l’Anam mais il n’indique pas le nombre de bénéficiaires mais le total cumulé des inscrits sur 10 ans. Un exemple de ces impostures que le grand public, même parmi les plus avisés, finit par croire à force de matraquage dans les réseaux sociaux…














