Le rapport qui a accompagné la dernière notation de l’agence Standard & Poor’s a fait une bonne radioscopie détaillée mais synthétique de l’évolution de l’économie marocaine sur les 12 derniers mois et a surtout mis en perspective toutes les grandes réformes structurelles mises en marche ces 3 dernières années à l’image du nouveau cadre de l’investissement ou de la généralisation de la protection sociale.
Et, fait inattendu, les analystes de l’agence voient dans cette dernière bien plus qu’un dispositif à caractère social. Combinée avec la digitalisation accélérée des process, des procédures et des services, la protection sociale est la voie royale pour faire reculer le secteur informel tout en rendant l’économie encore plus inclusive.
Là aussi, la notion d’inclusion est mise en lumière dans son sens le plus large et pas seulement au sens social. Ainsi, l’inclusion à travers les filets sociaux, facilitée par les nouvelles technologies qui sont synonymes à la fois d’extension et de transparence, va générer mécaniquement un élargissement de l’économie formelle et donc de l’assiette potentiellement «fiscalisable».
Vu sous cet angle, comme le font les analystes de S&P, un chantier lourd comme la protection sociale est finalement créateur de valeur, y compris au sens financier et pour l’Etat lui-même, à moyen et long termes, à travers la fiscalité.