L’actualité nord-américaine de ces dernières semaines est riche en enseignements en matière de résilience, de souveraineté et d’indépendance économiques. Le début de guerre commerciale entre le Canada et les Etats-Unis, pourtant des voisins et alliés depuis toujours, est une preuve éclatante que malgré tous les accords, conventions et autres partenariats aussi solides soient-ils, rien ne peut jamais être considéré comme définitivement acquis. D’un autre côté, la forte dépendance de quelques partenaires et de marchés captifs aussi profitables qu’ils puissent être est un risque majeur. Aujourd’hui, donne géographique oblige comme dans le cas nord-américain, le Maroc est depuis toujours fortement lié à l’Europe et à son marché. Il est indiscutable que les avancées économiques réalisées par le Maroc depuis des décennies dans beaucoup de domaines et de secteurs d’activité ont été rendues possible grâce en partie à l’arrimage de l’économie nationale à la rive nord de la Méditerranée. A cela, s’ajoutent les flux de personnes et de bien qui rendent encore plus faciles, voire naturels, les échanges et les flux de personnes et de marchandises. En périodes fastes, cette forte interdépendance est profitable aux deux parties. Mais en périodes de turbulences, ce sont souvent les réflexes de souveraineté et de renfermement sous couvert de nationalisme qui prennent le dessus. La résilience de l’économie nationale se mesure aussi et de plus en plus à sa capacité de diversifier ses partenaires et d’élargir ses horizons au-delà de ses seuls débouchés naturels et à portée de main. Ne jamais mettre ses œufs dans le même panier…
Saâd Benmansour