Editorial

La corrida

© D.R

Nos confrères, ou si l’on peut s’exprimer ainsi, nos collègues journalistes des services espagnols sont estomaqués par nos révélations sur leurs pratiques anti-marocaines. Ils reviennent à la charge avec des moyens encore moins journalistiques que par le passé pour confirmer définitivement à l’opinion publique marocaine les griefs sérieux que nous avons formulés contre eux.
Leur échec ridicule dans la fabrication d’un Comité d’officiers libres les incite à aller plus loin. En faisant cela ils ne font que se dévoiler davantage. Un déserteur, gérant comme il peut la faillite de sa stratégie individuelle, n’est pas pour autant un officier libre engagé dans un projet politique collectif de transformation de son pays. Dix déserteurs, non plus.
Quel que soit le nombre des déserteurs, réunis, coachés, motivés et organisés par nos amis espagnols, ils resteront des déserteurs comme il y en a, plus ou moins massivement, en fonction des périodes, dans toutes les armées du monde. Le concept d’officiers libres se matérialise dans un pays quand il y a une dynamique historique qui crée les conditions objectives de sa réalisation. Il obéit rarement, dans sa forme académique, à une commande d’un pays tiers ou d’un souhait de services de renseignements étrangers relayés par une presse qui leur est assujétie. Cela peut exister, ça peut être de bonne guerre quand il y a un conflit ouvert et déclaré, mais ça porte un autre nom : manipulation, tentative de déstabilisation, acte de subversion etc. L’obstination espagnole à vouloir à tout prix s’appuyer sur des déserteurs pour crédibiliser une manipulation grossière qui a mal tourné, appelée «officiers libres», confine au désarroi.
Qui trouve-t-on toujours dans cette nébuleuse de la presse espagnole obsédée par le Maroc ? Il y a d’abord Enrique Montanchez, un ex-attaché militaire espagnol converti, comme par miracle, depuis un an en journaliste spécialiste du Maroc et qui écrit essentiellement à la Razon. Son domaine de prédilection ce sont, naturellement, les affaires militaires. Sa thèse est simple : en cas de conflit militaire entre le Maroc et l’Espagne, sur Sebta et Mellilia, le rapport de force serait en faveur du Maroc !
On remarque rapidement l’intérêt de cette thèse lumineuse et le profit énorme que peuvent en tirer en Espagne, les politiciens racistes, les nostalgiques du colonialisme, les franquistes mal démocratisés et tous les lobbies militaro-industriels.
Quant à Javier Espinoza d’El Mundo, un autre spécialiste patenté – un professionnel – de la provocation anti-marocaine, lui a une seule qualité : il ne se cache pas, son jeu clair. Il n’essaye aucunement de masquer son affiliation ou ses choix provocateurs. Il vit comme il peut dans la jungle de la presse espagnole spécialisée – un vrai métier – dans les coups fourrés contre le Maroc. Tout est permis pour tenir son rang dans des rédactions où la concurrence est très rude. Il peut tout faire, il ne nous surprendra jamais.
Ensuite vient Pedro Canales, une vieille connaissance désormais, du journal La Razon, qui co-signe souvent des papiers avec le même « spécialiste » Enrique Montanchez. Le zèle actuel de ce monsieur, en compagnie de son autre confrère Ignacio Cembrero d’El Pais, pour « constituer » un Comité de déserteurs marocains libres, afin de masquer leur forfait initial, force notre estime. L’intérêt qu’ils portent à Aujourd’hui le Maroc, aussi.
Nous, nous nous efforcerons par la qualité des informations que nous publions à leur sujet et au sujet de leurs confrères inféodés aux services espagnols – et c’est leur droit – de leur montrer, pour leur éviter de se fatiguer inutilement que nous sommes bien plus que disposés – et c’est notre droit aussi – à nous appuyer sur tous les services spéciaux et non spéciaux que compte le Maroc de Tanger à Lagouira, en passant par Sebta et Mellilia, pour les contrer eux et leurs congénères. À chacun son patriotisme et nous, à ce sujet, nous sommes plus à l’aise qu’eux en tant que presse, comme a déclaré leur ministre de la Défense Federico Trillo, « archaïque et féodale ». Avec ces qualités-là, le Makhzen en plus, ils ne peuvent s’attendre, de notre part, qu’au pire. Et nous y sommes déjà.

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