Editorial

La Palestine, d’abord

© D.R

Guantanamo est une zone franche. Une sorte de paradis fiscal, non pas pour les capitaux, mais pour les droits humains. Un espace off-shore, «déterritorialisé » régi par l’absence du droit. Les Américains ignorent peut-être que toutes valeurs qu’ils aiment à défendre face à l’humanité sont niées à Guantanamo. La liberté, la démocratie, le droit, tout cela ne signifie plus rien.
Guantanamo est l’expression même de la négation des valeurs sur lesquelles les USA veulent fonder leur nation.
Les combattants d’El Qaida, détenus à Guantanamo, n’ont pas de statut. Ni jugés, ni condamnés, ni couverts par une procédure judiciaire. Alors qui sont-ils ? Des otages de droit commun ou des victimes d’un rapt d’État. Il faudrait que les Américains soient au moins plus sérieux que Oussama Ben Laden. S’ils font fi du droit international dans leur lutte contre le terrorisme, il y a de gros risques pour qu’ils finissent, dans la forme qu’ils donnent à leurs actions, par adopter des méthodes terroristes. Ce n’est plus le droit qui s’oppose légitimement à la terreur, mais la terreur, tout court, qui lutte contre une terreur condamnée. Croire que les attentats abjects du 11 septembre 2001 autorisent l’humanité à verser dans des actions terroristes de représailles, c’est signer la victoire totale de Oussama Ben Laden sur Georges W. Bush.
Sur le même plan, quel est le statut en droit international de la « détention », depuis le 3 décembre 2001, de Yasser Arafat, le président reconnu de l’autorité palestinienne, par Ariel Sharon ? Pourquoi Georges W. Bush soutient cet acte de terrorisme d’État ? Quand Israël et les États-Unis d’Amérique privilégient à Guantanamo et en Palestine l’état de fait contre l’État de droit, c’est encore une fois une victoire de Ben Laden. Mais aussi celle des sionistes les plus ultra, comme le criminel Ariel Sharon, contre la paix et la sécurité dans la région.
Il est évident que désormais la vision du monde de Georges W. Bush s’est, si l’on peut dire, « benladenisée » dans un parallélisme des formes inquiétant qui fait que les valeurs criminelles de Sharon supplantent la soif de droit, de justice et de dignité du peuple palestinien.
Nous refusons d’admettre que le monde après le 11 septembre, c’est le triomphe des valeurs terroristes sous toutes leurs déclinaisons. Le retour de la justice au niveau international implique plus qu’un alignement des USA sur les méthodes que ce pays combat, mais une vraie restauration du droit international. En Palestine, d’abord.

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