Le plan pour la reconstruction des régions sinistrées par le séisme préparé par le gouvernement et présenté au Souverain est titanesque. 120 milliards de dirhams, représentant plus de 10% du PIB du Maroc, seront alloués à ce programme sans précédent. C’est là la première singularité qui en fera un chantier pharaonique sans précédent dans l’histoire récente du Maroc. Mais elle n’est pas la seule. La mise en marche de ce programme sera complexe étant donné l’enchevêtrement d’une multitude de composantes et de dimensions : il ne s’agira pas seulement de reconstruire, au sens physique du terme, des murs, des ouvrages et des infrastructures, mais d’un plan qui va au-delà pour englober les aspects économiques, sociaux, sociétaux, culturels…
C’est un autre défi inédit mais non moins intéressant pour les pouvoirs publics que de réinventer un territoire avec toutes ses interactions. Le plan nécessitera, certes, de l’expertise dans des domaines divers et variés, mais aussi et surtout un mode de gouvernance et des outils de pilotage dont certains restent à inventer. Enfin, et comme l’a si bien rappelé le Souverain, la conduite et la réussite, obligatoire, de ce programme sont tributaires des capacités des pouvoirs publics et des divers acteurs de travailler en bonne intelligence pour atteindre la convergence nécessaire, le tout dans un esprit de rigueur et avec la réactivité qu’impose l’urgence de la situation. Ce n’est d’ailleurs pas par hasard que SM le Roi a rappelé que ce programme inédit porte en lui les germes de ce que devraient être les plans de développement pour l’ensemble des territoires. Un vrai laboratoire grandeur nature et à ciel ouvert…