La CNSS qui avait pris en charge, il n’y a pas si longtemps et au pied levé, la gestion du déploiement de l’AMO pour des millions de nouveaux arrivants, semble tirer son épingle du jeu. Un flux vertigineux de 3,8 millions de dossiers avec une moyenne de 5.000 dossiers par jour et quelque 3 milliards de décaissements au titre des remboursements (lire l’article en pages 4 à 6). La CNSS a pu relever ce gigantesque challenge grâce à l’expertise qu’elle a pu développer durant des décennies. Avec ses équipes bien rodées, des systèmes d’information parfaitement adaptés et éprouvés et une bonne couverture géographique du territoire, la Caisse s’imposait presque naturellement comme l’opérateur idéal et indiqué pour l’implémentation de la protection sociale généralisée. Et dire qu’il y a quelques années, en 2018, et alors que la solution toute faite était à portée de main, les responsables des politiques publiques de l’époque, le gouvernement en tête, ont failli créer une autre et nouvelle «usine à gaz» en commençant par la création d’une troisième caisse baptisée Caisse marocaine de l’assurance-maladie. Cette dernière était censée remplacer à terme la CNOPS. Un décret-loi avait même été adopté dans ce sens. Mais une vraie réforme ne se décrète pas seulement par la voie de textes, elle se déploie par l’action concrète sur le terrain.