Editorial

Le choix de la clarté

© D.R

Le choix fait par S.M. Le Roi de sortir du cadre conventionnel du discours du Trône est un choix de clarté. L’intervention du Souverain a été, au-delà d’un discours habituel, en cette occasion, sur l’état de la nation, un moment fort où les valeurs fondamentales, les choix civilisationnels et les options stratégiques ont été rappelés avec force. Le Maroc a un vrai projet de société, le Souverain l’a détaillé avec précision et conviction. Aucune place n’a été laissée au doute, à l’approximation ou au bricolage de valeurs hasardeuses. Le combat avec fermeté contre le terrorisme intégriste a révélé un Maroc fort et uni. Uni dans l’exercice d’une religion tolérante et pacifique sous la conduite légitime de Amir Al mouminine. Et fort de ses acquis démocratiques et sociaux sous l’égide d’une monarchie constitutionnelle moderne et ouverte sur son temps. Les soldats de la terreur et de l’usage criminel de la religion dans le domaine politique n’ont aucune chance de peser sur le cours de l’évolution de notre pays. Ils trouveront un État fort et à sa tête un chef d’État résolu pour les contrer avec toute la vigueur de la loi et de la puissance de nos valeurs pérennes. C’est un combat qui est de la responsabilité de tous que le Maroc gagnera. Sur ce point précis, S.M. Mohammed VI fait montre d’un très haut degré de conviction qui augure déjà de la victoire d’un projet de société démocratique, ouvert et moderne contre les pulsions rétrogrades, obscurantistes et criminelles des tenants d’une foi et d’une pratique religieuses importées. Et c’est, justement, par la démocratie et ses modalités institutionnelles pratiques et quotidiennes que S.M. Mohammed VI entend mettre fin à toutes les dérives qui peuvent menacer notre pays et contrarier son projet moderniste. Une démocratie responsable qui s’appuie sur des valeurs universellement reconnues et, naturellement, sur le respect de la loi et des prérogatives de l’État. Par nature, les transitions démocratiques sont difficiles mais elles ne peuvent réussir que si la stabilité est assurée par un État juste et fort et un consensus politique et social librement assumé sur les valeurs fondamentales du pays. S.M. Le Roi rappelle que chacun doit pouvoir assumer ses responsabilités et notamment ceux qui ont la charge d’animer la vie politique et d’encadrer les citoyens, à savoir les partis politiques. La charge Royale contre l’insuffisance des partis politiques n’est pas nouvelle. Leurs dérives électoralistes, leur absence de programme, la faiblesse de leurs cadres et leur indigence à animer un vrai débat démocratique sont des facteurs objectifs qui handicapent l’évolution politique du pays. Réhabiliter l’exercice de la politique au Maroc est ce qui est attendu de la nouvelle loi sur les partis et leur financement telle que S.M. Le Roi l’a annoncée. Une vie politique organisée et un respect scrupuleux du calendrier démocratique sont les seuls leviers pour réussir les réformes que la nation attend. La clairvoyance et la rigueur ont marqué ce discours Royal particulièrement vigoureux et tonique. La part des responsabilités de chacun est définie. Entre le Chef de l’État, le gouvernement, les agents d’autorité ou les élus, chacun doit pouvoir assumer ses responsabilités. Dans un domaine, aussi dangereux pour la nation que celui de l’habitat insalubre, miné par la corruption et l’exploitation affairiste de la détresse des gens, dont S.M. Mohammed VI parle avec une certaine amertume les responsabilités ne sont pas assumées. «Le Roi de la nation ne peut effectuer le travail qui incombe au ministre, au gouverneur, ou au président d’une collectivité locale parce que je tiens à ce que chaque autorité exerce ses compétences avec responsabilité et efficience» a martelé le Souverain. Après quatre années de règne durant lesquelles le Souverain a fait face avec courage et abnégation à de nombreux défis, S.M. Mohammed VI rappelle les constances de sa vision pour la construction d’un Maroc moderne et démocratique. Le souci des droits de l’homme est permanent. Le CCDH devra produire un pacte national des droits de l’homme et initier une série de réformes de la loi pour combler toutes les insuffisances existantes. La moudawana sera également réformée dans le sens du respect de ces droits. Et les médias devront, aussi, bénéficier d’un cadre légal responsable qui favorise la liberté d’expression et le développement de leur secteur. S.M. Le Roi Mohammed VI, à travers le discours du trône, a relevé avec précision et méthode l’importance des chantiers en cours. Pour chaque chantier, la vision est claire. Le Maroc, désormais, doit pouvoir se mettre au travail avec plus de réussite, plus de rigueur et plus d’entrain. La feuille de route de notre pays sur la voie de la démocratisation, de la réforme et du développement n’a jamais été aussi claire. C’est aux Marocains, tous, d’agir avec célérité et responsabilité. Il ne reste plus rien d’autre à faire.

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