L’orientation générale vers le «Made in Morocco» amorcée depuis environ deux années commence à donner progressivement ses premiers résultats.
Un indicateur résume à lui seul ce début d’inversement de tendance : le taux de couverture. De 2004 à 2024, à l’exception de deux années, à savoir 2020 et 2021, le taux de couverture des importations par les exportations a toujours été en deçà des 60% et même en dessous de la barre des 50% pendant quelques années. En 2022, l’indicateur a retrouvé la voie haussière qui se confirme durant 2023 avec, pour la première fois depuis 20 ans, le dépassement du seuil des 60%. Cette amélioration en termes de couverture représente en fait une précieuse économie en devises pour le Maroc de l’ordre de 21 milliards de dirhams.
Le Maroc a réduit le volume de ses importations non pas parce que les besoins sont moindres mais plus parce que, depuis deux ans, des investissements ont été réalisés dans la production locale dite de substitution. Ces investissements, en plus de produire des biens en remplacement de ceux importés, créent de la valeur et des emplois. En même temps, les exportations, elles, ont nettement progressé particulièrement dans les secteurs locomotives comme l’automobile, l’agriculture et l’agroalimentaire, l’aéronautique en plus, évidemment, des phosphates et leurs dérivés. Le modèle s’installe donc doucement mais sûrement et le nouveau cadre des investissements contribuera indéniablement à le renforcer dans les années qui viennent. Saâd Benmansour