Editorial

Le monde selon Bush

© D.R

Dans quelques heures, la guerre de Bush va commencer. Massive, violente, disproportionnée et surtout illégale. Sans aucun mandat de la communauté internationale, sans le soutien de l’ONU et contre la position exprimée de la manière la plus claire par l’opinion mondiale, le président américain, va attaquer l’Irak de la manière la plus brutale qui soit.
Chasser Saddam du pouvoir, remodeler la région, contrôler le pétrole et asseoir, de la manière la plus cynique, l’hégémonie impériale américaine tels sont les objectifs que s’est donné Bush sans aucune forme de respect pour la dignité des peuples. Un volontarisme d’une intensité si dangereuse frise l’irresponsabilité et plonge dans la consternation l’ensemble de la planète.
Le tort que Bush est en train de faire à l’Amérique est considérable. Il inscrit ce pays, qui n’a jamais eu à travers l’histoire une administration aussi incompétente, dans une spirale de régression à tous les niveaux. Il ment aux Américains. Il les désinforme puissamment. Il manipule outrageusement l’opinion. Et il veut faire croire aux Américains que son obsession guerrière, qui s’apparente à une folie, servira à terme leurs intérêts. C’est complètement faux. Bush met son pays au ban des nations civilisées et lui fait prendre, de fait, la tête de la liste des États voyous les plus aventuriers. L’Amérique n’est pas cela. Et l’Amérique, surtout, n’est pas Bush.
De quelle légitimité nationale ou internationale peut se réclamer ce président américain, au messianisme intégriste, pour faire une guerre refusée par les Nations unies, condamnée par le droit et honnie par le bon sens universel ? Aucune. Le monde de Bush est un monde brutal et vulgaire. Il s’apparente, à la caricature, dans son excès à celui des terroristes du 11 septembre, y compris dans l’usage dévoyé et abusif qu’il fait de la religion. Aucune religion n’autorise le terrorisme. Et aucun État ne peut utiliser la foi des croyants pour un terrorisme institutionnel. Bush, dans sa rhétorique primaire et son argumentaire indigent, s’inscrit à ce niveau-là sur les standards les plus abjects. Il ne nous reste plus désormais que l’indignation comme recours. Alors, on s’indigne même si les mots ne veulent plus rien dire devant le fracas des armes qui détruisent tout sur leur passage. Y compris la dignité et l’intelligence des hommes.

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