Editorial

Le prix du séparatisme

© D.R

La Minurso a obtenu un nouveau sursis du Conseil de Sécurité. Trois mois de plus pour permettre au Polisario de sortir de l’impasse dans laquelle il s’est fourvoyé. Et de lui permettre de se conformer au Plan Baker. Alors ce plan, pour que l’on soit clair, ne privilégie plus la thèse séparatiste mais donne plutôt une grande chance et un grand élan à une autonomie régionale dans un cadre souverain marocain indiscutable.
Alors là où le bât blesse, et il blesse depuis 26 ans, c’est qu’Alger n’est pas d’accord. Par conséquent Abdelaziz Marrackchi, un fervent défenseur de l’intégrité territoriale algérienne à Tindouf, ne l’est pas non plus.
C’est un réflexe conditionné que l’on a identifié depuis longtemps et sur lequel on n’a plus de commentaire à faire tellement le maton en chef des séparatistes est de plus en plus une caricature de lui-même.
Aucune vision régionale. Aucune politique d’envergure. Aucune projection dans l’avenir. Aucune approche géopolitique crédible. Aucun souffle historique. Et, surtout, aucun souci de l’avenir des Marocains sahraouis qu’il a trompés et qu’aujourd’hui il séquestre. Rien.
Ce monsieur, que Dieu lui pardonne, sert une fraction des généraux algériens et leurs options sécuritaires calamiteuses. C’est tout ce qu’il fait. Il est aux ordres d’un ordre rétrograde, incertain et suicidaire car il menace l’avenir de tous les peuples de la région. Y compris les Marocains sahraouis.
Mais ce qui est plus évident, aujourd’hui plus qu’hier – nous laissons de côté le débat oiseux sur la troisième voie – c’est que la voie qui a le plus de crédit, la plus raisonnable, et la plus opérationnelle est aux antipodes de la thèse indépendantiste du Polisario.
Cette approche est devenue obsolètecar le moyen pour y parvenir passe fatalement par un référendum que le Polisario n’a ni la logique pour le construire, ni la base sociale clairement identifiée pour le mettre en oeuvre, ni , finalement, les moyens de le gagner quels que soient, d’ailleurs, les désirs impérieux de ses commanditaires algériens.
C’est comme ça maintenant, et toutes les gesticulations d’Alger à Séville n’y feront rien. Parce qu’il n’y a pas de cause nationale sans Nation. Il n’y a pas de patriotisme sans patrie et il n’y a pas de pays sans territoire. Le mythe du Polisario ne pourra jamais s’affranchir de cette réalité. Et c’est cette réalité que tous les pays du monde commencent à admettre, et parmi eux ceux qui avaient par le passé reconnu abusivement la chimérique Rasd. Il est connu que sur cette question les Marocains sont intraitables, et c’est leur constance dans ce dossier qui a permis de garantir leurs droits et l’intégrité de leur territoire.
Maintenant, tous les discours sur la démocratie marocaine sont recevables, surtout au Sahara. Mais ce qui est exclu, c’est que la démocratie marocaine naissante, travaillée par un discours social fondé sur un chantage pur et simple, fasse le lit d’une idéologie séparatiste domestique et alimentaire.
Au fait, combien coûte un apprenti séparatiste à Smara faisant du chantage « polisarien » pour obtenir une rente de situation indue ? Rien. Ça a eu payé par le passé, mais ça ne paye plus.

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