Les chiffres dévoilés par le ministre de l’agriculture en marge de la tenue du SIAM (lire article en pages 4-6) laissent entrevoir une année agricole globalement satisfaisante et même au-delà des espérances. Le retour de la pluie y est évidemment pour beaucoup. Mais à y regarder de près, le facteur climatique n’explique pas à lui seul cette évolution. Car qu’on le veuille ou non, même s’il est nettement au-dessus des niveaux observés ces trois dernières années, le volume de la pluviométrie enregistré cette année est encore nettement en dessous d’une année à peine moyenne. Les volumes de précipitations et ceux apportés avec la fonte des neiges contribueront essentiellement à recharger les nappes phréatiques et remplir les barrages à des niveaux acceptables. Donc si performance il y a et avec des apports en eau toujours insuffisants, elle ne peut s’expliquer scientifiquement que par la contribution d’un autre paramètre intrinsèque à l’activité agricole, notamment sa capacité à être productive même en période de stress hydrique. Cette résilience, en toute logique, ne peut pas être un fait du hasard. Elle ne peut qu’être le résultat d’une transformation structurelle et profonde de l’agriculture, un process qui, à son tour, ne peut être que l’effet induit d’une politique publique. Le Plan Maroc Vert puis Génération Green, entre autres innombrables avancées, ont manifestement réussi le pari de déconnecter, même partiellement, la performance agricole de la pluviométrie. C’est là une avancée majeure par rapport au passé visible à l’œil nu sauf mauvaise foi…