Editorial

Les limites de la science

Yassine Zizi est un bon chroniqueur. C’est ce que je crois et je m’y connais, sans forcer ma fausse modestie, un tout petit peu en la matière.  Dans une de ses récentes chroniques hebdomadaires, consacrée à Abbas El Fassi, il a abordé en y mettant les formes une question de fond sur les limites des trompettes de la renommée. Abbas El Fassi est-il sur le plan strictement taxinomique classable ? Pour répondre à cette question nous avons mis en place un dispositif scientifique sérieux mais les résultats comme l’a constaté Yassine ne sont pas probants. Rappel du protocole.    
Sur le site Internet de ALM, nous disposons d’un  programme informatique qui marche bien. La routine est testée. L’idée est de classer sur le site d’ALM les ministres en fonction des points recueillis. Ça s’appelle la cote du gouvernement. Les internautes évaluent librement les performances des uns et des autres en votant. C’est clair, ça existe partout dans le monde et ça ne crée pas de remous particuliers. Or chez nous la cote – du gouvernement !- est mal taillée.
Même après une remise à zéro récente, reset en anglais, c’est toujours Abbas El Fassi qui est en tête. Un ministre sans portefeuille. Cela nous a pas mal intrigué au début mais de guerre lasse, mais on a fini par s’habituer. Mais sur le site il y a un autre classement qui obéit aux mêmes principes. C’est le baromètre de confiance. Un classement de 100 personnalités marocaines. Baddou Zaki a actuellement  autour de 12 000 votes mais avant, il y avait toujours le même Abbas El Fassi avec près de 23 000 votes. Le rythme effréné des votes et leur constance certainement militante nous ont fait douter de la sincérité des scrutins. Résultat : on a retiré provisoirement du baromètre Si Abbas pour éviter une surchauffe à la machine.
Mais pour la cote du gouvernement, on ne pouvait pas le retirer même si nous avions subodoré les mêmes relents d’enthousiasme partisan excessif. Il est ministre, on n’y peut rien. On ne peut pas décemment, nous, le virer même, symboliquement, du gouvernement.  La Constitution marocaine ne permet pas encore aux journalistes, mêmes affidés à l’État ou Kapo, comme dirait un célèbre brocanteur d’opposition spécialisé dans la vaisselle de la monarchie, de faire le gouvernement. Les voies du seigneur comme les caves des palais sont insondables à moins d’avoir une puissante torche ou un ami dans les assurances. 

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