On y est ! Le gouvernement vient de mettre en marche progressivement le process de décompensation du gaz butane. Alors que la question a depuis des décennies constitué une thématique épineuse, un pas que les responsables publics et surtout les gouvernements hésitaient à franchir, remettaient donc à plus tard en préférant reléguer le boulet à l’équipe suivante.
Le fait est qu’à chaque fois que l’option était posée sur la table, l’approche consistait à considérer la décompensation comme une fin en soi, l’objectif principal du process. Ceci était particulièrement le cas pendant les années difficiles de flambées des cours mondiaux du baril où la facture énergétique pesait lourd sur les budgets à travers des charges de compensation astronomiques.
La preuve que l’équation était approchée par le mauvais côté est que, durant les années d’accalmie et de cours bas, plus personne ne parlait de la compensation. Cette fois-ci, la question est visiblement approchée autrement puisque la décompensation n’est ni plus ni moins qu’un moyen pour assurer le financement des programmes sociaux inédits et historiques pour le Maroc, notamment les aides directes sociales, les aides au logement ou encore la généralisation de la protection sociale.
La décompensation n’est en fait pas une réduction de l’effort budgétaire public mais une réorientation des fonds vers les catégories qui en ont véritablement besoin grâce à un ciblage plus précis rendu possible par le RSU. Et dire que pendant toutes ces années, il fallait juste inverser la vision pour distinguer entre les vrais objectifs, que sont les filets sociaux, et les moyens de les financer dont fait partie la décompensation…