Pour tracer la feuille de route du tourisme, les acteurs de ce secteur, à leur tête le ministère ainsi que les autres intervenants comme l’ONMT, la SMIT mais aussi et surtout les opérateurs privés, ont procédé à un exercice intéressant.
Car avant de concevoir l’offre, il est primordial d’abord de remettre à plat l’écosystème dans son intégralité pour comprendre comment il fonctionne, identifier ses forces mais aussi ses insuffisances. Ce travail, bien qu’il ait déjà été réalisé dans le passé, est important au vu des évolutions rapides que connaît l’industrie du voyage dans le monde et au Maroc. Et c’est en décortiquant la chaîne de valeur touristique que les analystes peuvent se rendre compte de l’étendue et de la complexité de cette industrie et de son importance sur le plan économique puisqu’elle fait vivre directement et indirectement quelque 2,5 millions de familles au Maroc.
Mais l’industrie est également complexe à cause de la multitude d’interactions et d’intervenants dont chacun peut exercer une influence directe sur l’expérience client, donc sur la performance du tourisme national. La feuille de route a probablement été un moment pour établir solennellement que le développement et l’essor du tourisme ne se réduisent pas à des capacités litières et des sièges aériens.
L’expérience d’un voyageur étranger au Maroc est un tout où d’autres acteurs comme le restaurateur, le taximan, le guide, l’artisan, le commerçant ou encore un agent public à l’aéroport, bien que moins visibles, peuvent être décisifs. De même que la propreté, la sécurité, la fluidité et l’animation ne sont pas le fait des hôteliers mais des élus et gestionnaires des territoires. Repenser la feuille de route du tourisme c’est aussi faire en sorte que tous ces acteurs s’approprient la nouvelle vision pour en faire un challenge véritablement collectif.