A l’image de la dynamique positive globale qui s’installe dans d’autres secteurs, celui de l’artisanat vient lui aussi de franchir une étape historique en signant, en 2022 et 2023, des performances record à l’export dépassant la barre du milliard de dirhams, niveau jamais atteint dans le passé.
L’exploit a d’ailleurs été, et à juste titre, longuement mis en exergue par le chef de gouvernement en marge de l’ouverture de l’édition 2024 de la Semaine nationale de l’artisanat (lire notre article en P8). Ce rendez-vous annuel, désormais bien installé, est le meilleur moyen de marketer le produit de l’artisanat marocain auprès du consommateur marocain qui reste, naturellement, le premier marché captif qui devrait peser bien plus que l’export. Si ce n’est pas encore le cas aujourd’hui, c’est la preuve que le secteur souffre depuis toujours du manque, voire de l’absence, d’une véritable stratégie marketing.
Dans le passé, de nombreuses initiatives et stratégies pour l’artisanat se réduisaient souvent à des packages au caractère social pour améliorer les conditions matérielles des millions d’artisans. Certains programmes consacraient quelques mesures pour le développement de l’export ou encore la modernisation par l’introduction des nouveaux équipements et design.
Mais il a rarement été question d’approche commerciale et d’accompagnement pour les débouchés sur le marché domestique. Résultat : les Marocains ne connaissent pas suffisamment toute la diversité de leur artisanat et les usages qu’ils peuvent en faire. A l’heure où la tendance au «Made in Morocco» se renforce, les produits d’artisanat, incarnation par excellence du savoir-faire marocain authentique, ont toute leur place dans les rayons. A condition qu’ils aient l’achalandage qu’il faut.